Une proche me demandait il y a peu mon état d’esprit lorsque j’ai peint « Étincelle« . L’ayant peint en 2014, j’ai eu du mal à répondre. Ce dont je suis sûre, c’est que c’était un moment de réaffirmation de soi, une envie de m’exprimer. Peut-être que je découvrais encore un peu à ce moment là que j’en avais le droit et la possibilité. En essayant de lui répondre, je me rappelle lui avoir dit qu’il y avait dans ce tableau un côté « j’existe, faites avec« .
Moins d’une minute après, on regardait une de mes variations « La lune et moi ». J’ai alors réalisé que ce tableau là, fait des années plus tard puisqu’il date de 2019, parlait d’une version de moi tellement plus affirmée qu’elle est aussi plus apaisée. Il y a moins de revendication dans cette calligraphie.
Au contraire, il y a dans ce choix de citation (1), de couleurs et dans ma tête – car je me rappelle mieux du jour où je l’ai fait – une idée plus proche de « je sais que j’ai le droit d’être là, je n’ai ni besoin de l’afficher, ni à le cacher ».
(1) « La lune et moi, restés seuls, prenons le frais sur le pont« , Kikusha-Ni
Je n’aurais jamais cru que ces deux tableaux puissent se répondre 😀
Comme quoi, c’est vraiment intéressant de montrer ce qu’on fait. On a parfois du mal à passer le pas, pendant « qu’on fait sa star », que ça ne vaut pas le coup. Mais je me dis que c’est aussi des moments très humbles que d’écouter les commentaires des gens sur nos travaux, leurs interprétations et comment leurs questions et remarques nous ramènent, parfois, à mieux se comprendre soi-même, à voir nos appels à travers notre travail, nos inquiétudes et notre petit chemin.
Cette mini-introspection ne vaut que pour moi mais je vous invite, si vous avez une pratique artistique, à vous aussi montrer votre travail dès que vous vous en sentez prêt·e ; c’est très enrichissant !
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